Sénégal : la France restitue ses dernières bases militaires

upday.com 13 godzin temu

Les dernières installations militaires françaises au Sénégal sont officiellement restituées jeudi matin à ce pays lors d'une cérémonie historique à Dakar. Cet événement marque la fin définitive de la présence permanente de l'armée française au Sénégal, mais aussi en Afrique centrale et de l'Ouest.

La présence militaire française permanente au Sénégal remonte à 1960, année de l'indépendance du pays. Depuis 2022, l'armée française a mis fin à sa présence permanente au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad et au Gabon.

Restitution du camp Geille

Le « camp Geille », plus grande installation militaire française au Sénégal située dans la capitale sénégalaise, et l'escale aéronautique militaire de l'aéroport sont restituées à l'État sénégalais. La cérémonie se déroule en présence du chef d'état-major des armées du Sénégal, le général Mbaye Cissé, et du général Pascal Ianni, à la tęte du commandement de l'armée française pour l'Afrique.

Cette journée marque la fin officielle des Éléments Français au Sénégal (EFS), qui comprenaient environ 350 militaires français. Leur mission principale consistait à conduire des activités de partenariat militaire opérationnel avec les forces armées sénégalaises.

Retrait entamé en mars

Le retrait français avait été entamé en mars dernier et plusieurs installations avaient déjà été restituées depuis début mars par l'armée française. Le camp Geille, situé dans le quartier de Ouakam à Dakar, abrite le poste de commandement de l'état-major interarmées et l'unité de coopération régionale.

Le Sénégal est resté après son indépendance l'un des alliés africains les plus sûrs de la France, ancienne puissance coloniale dominante en Afrique de l'Ouest. Mais les nouveaux dirigeants en fonction depuis avril 2024 ont promis de traiter désormais la France à l'égal des autres partenaires étrangers, au nom d'une souveraineté recouvrée.

Souveraineté nationale revendiquée

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, arrivé au pouvoir avec un agenda de rupture, avait annoncé en novembre 2024 la fin en 2025 de toute présence militaire française et étrangère sur le sol national. « Le Sénégal est un pays indépendant, c'est un pays souverain et la souveraineté ne s'accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain », avait alors déclaré Bassirou Diomaye Faye.

Il avait assuré qu'il ne s'agissait pas d'un acte de « rupture » et avait défendu un « partenariat rénové » avec l'ancienne puissance coloniale et alliée historique française. La présence militaire française au Sénégal a reposé depuis 1960 sur des accords de défense et de coopération bilatéraux, avec un « appui à construction » de l'armée sénégalaise entre 1960 et 1974.

Évolution du partenariat militaire

Ce retrait avait de fait été acté côté français à partir de 2011 et 2012. En 2011, les Forces Françaises du Cap-Vert (FFCV), créées en 1974, avaient laissé la place aux EFS, ne disposant pas d'unités combattantes mais d'un réservoir d'instructeurs spécialisés.

En 2012, un changement de la forme du partenariat militaire est entériné par la signature du traité instituant un partenariat en matière de coopération militaire entre les deux pays. La défense de l'intégrité du territoire est alors assurée par les seules forces armées sénégalaises.

Contexte continental hostile

Le retrait français du Sénégal s'est fait dans la concertation, dans un paysage sur le continent africain largement défiant sinon hostile envers la présence française. Face à la prise de pouvoir, par des putschs, de juntes devenues hostiles au Sahel, l'armée française déployée dans la lutte antijihadiste a dû plier bagage, de gré ou de force.

Elle dispose toujours d'une base, à Djibouti, qui accueille 1.500 personnes. Paris souhaite en faire un « point de projection » pour les « missions » en Afrique, après le retrait de ses forces du Sahel.

(AFP/Paris) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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