Un tribunal allemand rend mardi son verdict pour Sulaiman A., un Afghan de 26 ans accusé du meurtre d'un policier lors d'une attaque au couteau aux motivations jihadistes. Le procureur réclame une peine de prison à perpétuité assortie d'une reconnaissance de la gravité particulière de la culpabilité, qui rendrait très difficile une libération anticipée.
L'accusé fait face à une charge de meurtre et cinq tentatives de meurtre pour son attaque du 31 mai 2024 à Mannheim. Il avait gardé le silence sur les motifs de son acte présumé lors de l'ouverture de son procès mi-février dans une salle sécurisée de la prison de Stuttgart-Stammheim.
L'attaque de Mannheim
L'Afghan s'en était pris à plusieurs membres du Mouvement citoyen Pax Europa (BPE), une organisation anti-islam, sur la place du marché de Mannheim. Il avait poignardé l'orateur principal Michael Stürzenberger, déjà condamné pour incitation à la haine raciale.
L'accusé avait ensuite donné plusieurs coups de couteau à quatre personnes qui tentaient de l'arręter. Il s'en était finalement pris à un policier de 29 ans, le frappant à la tęte selon une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux. La victime était décédée deux jours plus tard à l'hôpital.
Profil de l'accusé
Selon les enquęteurs, Sulaiman A. est un partisan du groupe jihadiste État islamique qui aurait décidé au printemps 2024 de commettre un attentat en Allemagne contre des "infidèles". Des médias allemands rapportent qu'il était arrivé en Allemagne à l'âge de 14 ans avec son frère, mais sans leurs parents.
Les deux frères s'étaient vu refuser l'asile mais avaient bénéficié d'un sursis en tant que mineurs non accompagnés, puis d'un titre de séjour. Ce verdict intervient une semaine après la condamnation à perpétuité d'un Syrien pour une autre attaque jihadiste au couteau à Solingen, qui avait fait trois morts en août 2024.
Impact sur la politique allemande
Ces deux attentats, espacés de trois mois, avaient pesé sur les élections législatives de l'hiver suivant, marquées par la progression du parti d'extręme droite AfD. L'Allemagne a connu d'autres violences meurtrières impliquant des ressortissants étrangers qui ont enflammé le débat sur la politique d'asile et la sécurité.
L'ouverture du procès de Sulaiman A. mi-février avait coïncidé avec une attaque à la voiture-bélier à Munich, dont l'auteur présumé est également afghan. Elle avait fait deux morts et 44 blessés graves. Fin janvier, un Afghan souffrant de troubles psychiatriques s'en était pris à un groupe d'enfants dans un parc à Aschaffenbourg, poignardant à mort deux personnes dont un garçon de deux ans.
Pour enrayer l'ascension de l'AfD, le chancelier conservateur Friedrich Merz a opéré un nouveau tour de vis sur la politique migratoire, instaurant notamment le refoulement des demandeurs d'asile aux frontières. En juillet, sa coalition a organisé le rapatriement de 81 condamnés afghans dans leur pays, malgré la présence au pouvoir des talibans.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.