Emmanuel Macron entame mardi une visite d'État de trois jours au Royaume-Uni, où il sera reçu par le roi Charles III. Cette visite marque un tournant dans les relations franco-britanniques après les tensions liées au Brexit.
Le président français rencontrera ensuite le Premier ministre Keir Starmer pour un sommet axé sur l'immigration et la défense. Cette rencontre intervient dans un climat réchauffé entre les deux pays depuis l'arrivée du travailliste à Downing Street il y a un an.
Relations bilatérales renforcées
La guerre en Ukraine a rapproché les deux alliés, principales puissances militaires du continent et détentrices de l'arme nucléaire. « Nos deux pays sont confrontés à une multitude de menaces complexes, provenant de multiples directions. En tant qu'amis et alliés, nous les affrontons ensemble », doit affirmer le roi lors de son discours avant le dîner d'État mardi.
Cette visite d'État constitue la première pour un président français depuis Nicolas Sarkozy en 2008. Elle représente également la première pour un dirigeant européen depuis l'intronisation de Charles III, qualifiée lundi d'« historique » par Downing Street.
Programme royal traditionnel
Le président français et son épouse Brigitte seront accueillis mardi en fin de matinée sur la base militaire de Northolt par le prince héritier William et son épouse Kate. Ils se rendront ensemble au château de Windsor, à l'ouest de Londres, où les recevront officiellement le roi, francophile, et la reine Camilla.
Cette première journée sera marquée par la pompe royale avec procession en calèche, revue des troupes et dîner d'État. Honneur rare, Emmanuel Macron prononcera dans l'après-midi un discours au Parlement de Westminster, devant les membres de la chambre des Lords et des Communes réunis dans la Galerie Royale.
Enjeux économiques et nucléaires
Le lendemain, il verra Keir Starmer à Downing Street, participera à un événement sur l'intelligence artificielle et à un dîner à la City de Londres. Sur le front économique, Paris espère une avancée sur le projet de centrale nucléaire de Sizewell C, toujours dans l'attente d'une décision finale d'investissement.
Une étape est également prévue au British Museum. Jeudi, les deux dirigeants seront rejoints par plusieurs ministres pour un sommet bilatéral, durant lequel des avancées sont attendues notamment en matière de défense.
Coopération militaire renforcée
Il s'agit d'adapter aux nouveaux enjeux de sécurité, en particulier à la menace russe, les accords de Lancaster House, signés en 2010 et colonne vertébrale de la coopération militaire bilatérale. Attachés à peser sur le dossier ukrainien, Keir Starmer et Emmanuel Macron coprésideront jeudi une réunion en visioconférence des pays de la « coalition des volontaires ».
Cette initiative, mise sur pied pour garantir la sécurité de l'Ukraine dans la perspective d'un futur cessez-le-feu, reste toutefois tributaire des négociations entamées sous l'égide de l'administration Trump. Lancée en mars, elle vise à maintenir la pression internationale sur la Russie.
Immigration : défi majeur
Côté britannique, les attentes sont fortes en matière de lutte contre l'immigration illégale, après un nombre record d'arrivées par la Manche depuis janvier. Londres pousse depuis des mois pour que les forces de l'ordre françaises interviennent dans l'eau afin de retenir les petits bateaux.
Actuellement, conformément au droit de la mer, une fois les bateaux à l'eau, les autorités françaises n'interviennent que pour du sauvetage. Paris reconnaît toutefois travailler à une nouvelle doctrine. « Nous espérons que cela sera bientôt opérationnel », a indiqué lundi un porte-parole de Downing Street.
Échange de migrants controversé
Sur ce sujet frictionnel, Londres et Paris discutent aussi d'un échange de migrants, dans lequel le Royaume-Uni accepterait certains migrants et en renverrait autant en France. Selon plusieurs médias, le projet inquiète toutefois certains pays européens qui craignent que la France ne renvoie ensuite ces migrants vers le premier pays de l'Union européenne dans lequel ils sont arrivés.
Cette visite d'État s'inscrit dans la « réinitialisation » plus large voulue par Starmer avec l'Union européenne. Côté français, on veut y voir le signe d'une « reconvergence » autour d'intéręts partagés entre les deux nations.
(AFP) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.