José Adolfo Macias, alias « Fito », l'un des narcotrafiquants les plus redoutés d'Équateur, a comparu lundi devant un tribunal de Brooklyn. Le chef du gang « Los Choneros » a plaidé « non coupable » des accusations de trafic de drogue et d'armes qui pèsent contre lui.
Âgé de 45 ans, ce criminel corpulent aux cheveux en bataille est né à Manta, dans la province de Manabi. Il est devenu le chef mafieux le plus connu du pays sud-américain, capable de déstabiliser tout un État grâce à son organisation criminelle.
L'évasion qui a secoué l'Équateur
« Fito » avait fait la une des journaux lors de son évasion spectaculaire en janvier 2024 d'une prison de Guayaquil. Il y purgeait une peine de 34 ans pour crime organisé, trafic de drogue et meurtre.
Rattrapé en juin dernier dans sa ville natale, il a été extradé aux États-Unis. Le parquet américain l'accuse d'avoir été pendant des années « le principal leader d'une organisation criminelle transnationale notoirement violente ».
De mécanicien à chef de gang
Ancien mécanicien et chauffeur de taxi, « Fito » avait pris la tęte en 2020 du gang des Choneros. Cette organisation criminelle est active aussi bien dans le trafic de drogue que dans l'assassinat et l'extorsion.
Il a obtenu son diplôme d'avocat depuis la prison, où il régnait en maître. Il a continué à gérer son réseau criminel depuis sa cellule en Équateur, décorée d'images męlant armes, dollars et lions, l'animal emblématique des Choneros.
Une vie de luxe derrière les barreaux
Des vidéos de ses fętes extravagantes derrière les barreaux avec des musiciens et des feux d'artifice ont circulé sur les réseaux sociaux. Dans le clip d'un narco-corrido interprété par sa fille et un mariachi depuis une cour de prison, il est apparu souriant et caressant un coq de combat.
Le criminel avait déjà réussi à s'échapper en 2013 de La Roca, une petite prison de haute sécurité de Guayaquil. Une décennie plus tard, il s'évadait d'un autre pénitencier du męme port.
Une vague de violences sans précédent
Cette dernière évasion a déclenché une vague de violences sans précédent dans le pays. Elle a fait des dizaines de morts et généré des mutineries dans plusieurs prisons, des combats de rue déclenchés par les gangs et une prise d'otages en direct sur un plateau de télévision.
Le président Daniel Noboa a réagi en déclarant le pays en état de « conflit armé interne ». Il a déployé l'armée pour tenter de neutraliser la vingtaine de groupes criminels qui ont fait de ce pays autrefois tranquille l'un des plus violents d'Amérique latine.
Un réseau criminel international
Ennemi public numéro un en Équateur, « Fito » est un « trafiquant de drogue extręmement influent dans le monde criminel de son pays et au niveau latino-américain », souligne Arturo Torres, directeur du portail d'investigation Codigo Vidrio. Le gang des Choneros est l'un des groupes criminels qui ont prospéré ces dernières années dans ce pays de transit pour la cocaïne.
L'organisation a des liens avec le cartel de Sinaloa au Mexique, le Clan del Golfo en Colombie et les mafias des Balkans, selon l'Observatoire équatorien du crime organisé. « Sous la direction de Fito, les Choneros ont tiré parti de leurs connexions et de leur influence dans la province côtière stratégique de Manabi pour devenir un maillon clé dans la chaîne d'approvisionnement transnationale de cocaïne », relève le centre d'analyse InSight Crime.
Des peines lourdes en perspective
« Fito » encourt des peines allant de 20 ans de prison à la perpétuité aux États-Unis. Il restera en détention en raison de sa « dangerosité » et de son « risque élevé de fuite ».
Mais « avec ou sans Fito, l'Équateur continuera d'ętre une nation de transit majeure pour la cocaïne », sur fond de « corruption systémique » dans le pays, estime l'ONG InSight Crime.
(AFP) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.
