L'Autorité de la concurrence a sanctionné Doctolib à hauteur de 4,66 millions d'euros ce jeudi pour abus de position dominante. La plateforme de prise de rendez-vous médicaux en ligne est condamnée pour avoir imposé des clauses d'exclusivité aux professionnels de santé et pour son acquisition du concurrent MonDocteur en 2018.
La sanction se décompose en deux infractions distinctes. L'éditeur de logiciels médicaux écope de 4,615 millions d'euros pour ses pratiques d'exclusivité et ventes liées, et de 50 000 euros pour la concentration du marché via le rachat de MonDocteur pour 60 millions d'euros.
Une stratégie qualifiée de prédatrice
L'Autorité de la concurrence qualifie la stratégie de Doctolib de «sciemment organisée» et «prédatrice». L'institution indépendante reproche à l'entreprise d'«avoir exploité de manière abusive sa position dominante» avec des «pratiques d'exclusivités» et «ventes liées» dans le but de «verrouiller le marché national» des services de prise de rendez-vous. La décision est jugée «inédite» et d'une «gravité certaine».
Doctolib a annoncé son intention de faire appel de la décision. L'entreprise se présente comme «un acteur récent dans le secteur des logiciels pour les soignants (3 fois plus petit que [leurs] concurrents européens) et n'équipe aujourd'hui que 30 % des soignants français (10 % en 2019 au moment de la plainte)», selon Les Echos. La plainte initiale avait été déposée en 2021 par Cégédim Santé.
Un marché sous pression
Le secteur de la prise de rendez-vous médicaux en ligne connaît une consolidation importante. Plusieurs concurrents ont disparu ou rencontrent des difficultés : KelDoc a cessé ses activités fin 2019, tandis que Maddie/June30 est actuellement en procédure collective. Seuls Maiia du groupe Cégédim, ClickDoc du groupe CGM et le petit acteur Vitodoc restent en activité face à Doctolib.
Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).






