Un an après les athlètes olympiques, le grand public va pouvoir plonger dans la Seine à partir de samedi. Trois zones aménagées de la capitale ouvrent leurs portes, mettant fin à une interdiction vieille de plus d'un siècle.
« Ça va ętre un succès, il va falloir rapidement réfléchir à ouvrir d'autres sites », anticipait Pierre Rabadan, adjoint aux sports à l'Hôtel de ville, lundi lors de la visite d'un des sites. La baignade était interdite dans la Seine depuis 1923.
Trois sites pour se baigner
Au bras de Grenelle près de la tour Eiffel, au bras Marie en face de l'île Saint-Louis, ou à Bercy face à la bibliothèque François-Mitterrand, des bassins aménagés attendent Franciliens et touristes. Ces installations comprennent pontons, échelles, mobilier balnéaire, douches et vestiaires.
Les baigneurs pourront en profiter gratuitement jusqu'au 31 août, si la météo le permet. Le bras Marie peut accueillir 150 personnes en simultané, Bercy jusqu'à 700 personnes, dont 300 dans la zone de baignade.
Capacités et équipements adaptés
Le site de Grenelle, seul à disposer d'un bassin sécurisé pour les familles avec un fond, a une capacité de 200 personnes à la fois. Une base nautique y proposera gratuitement la pratique du kayak.
La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, au côté notamment de la ministre des Sports Marie Barsacq, doit inaugurer les trois sites en commençant par celui du bras Marie. C'est là qu'elle s'était immergée l'an dernier avant le début des JO, plus de 30 ans après la promesse de Jacques Chirac.
Promesse présidentielle tenue
« L'un de mes prédécesseurs, alors maire de Paris, a ręvé d'une Seine où chacun pourrait nager. Demain sa promesse sera tenue », a écrit sur X Emmanuel Macron, parlant de « fierté pour le pays ». Héritage promis des JO, la baignade dans la Seine répond d'abord à un besoin d'adaptation au changement climatique de la capitale.
Les épisodes de canicule vont se multiplier et s'intensifier dans la capitale. Plus de 1,4 milliard d'euros ont été investis pour améliorer la qualité de l'eau en amont du fleuve, avec des travaux de captation des eaux usées pour éviter qu'elles ne s'y déversent.
Défis liés aux précipitations
À Paris, les eaux de pluie et les eaux usées se mélangent dans un unique réseau. La seule solution en cas de précipitations abondantes est de déverser le trop-plein dans la Seine.
Les pluies record enregistrées pendant les JO avaient souvent rendu l'eau impropre à la baignade pour les athlètes. Cet été comme à la plage, des drapeaux verts, jaunes ou rouges permettront de connaître le débit de la Seine et la qualité de l'eau.
Surveillance en temps réel
L'eau est analysée par des sondes en instantané et des prélèvements en culture. Si les voyants sont au rouge, la baignade sera fermée.
La baignade se déroulera sous haute surveillance. Chaque baigneur devra faire évaluer son aisance aquatique par un maître-nageur avant de nager en autonomie dans les bassins, la plupart sans fond avec une profondeur de 3,50 mètres en moyenne.
Milieu dangereux sous contrôle
Le fleuve reste un plan d'eau vivante qui constitue un milieu dangereux, rappellent les autorités. « Il y a un risque de noyade à cause de la vase et des plantes agrippantes, de forts courants, le risque d'hydrocution et le trafic fluvial », rappelle la sous-préfète Elise Lavielle.
Elle précise qu'il y avait eu « 13 décès dans la Seine en 2024 » et déjà « trois cette année ». Un arręté préfectoral a été pris fin juin pour verbaliser la baignade sauvage, alors que les fortes chaleurs pourraient tenter certains de se jeter à l'eau en dehors des lieux autorisés.
Négociations avec les bateliers
Les contrôles fluviaux sont renforcés à Paris, premier port fluvial européen pour le transport de passagers, auprès des conducteurs de bateaux. Le site du bras Marie, point névralgique de la circulation fluviale, ne sera ouvert que le matin, après négociations avec les bateliers.
Pour l'été 2026, d'autres sites alternatifs pérennes sont à l'étude. La poursuite des travaux de dépollution du fleuve en aval de la Seine laisse espérer l'installation l'an prochain de nouvelles zones de baignade à la sortie de la capitale.
Extension vers la banlieue
Les sites envisagés incluent l'île Monsieur dans les Hauts-de-Seine et l'île Saint-Denis en Seine-Saint-Denis. Quatre sites ont par ailleurs déjà ouvert aux baigneurs dans la Marne, dont celui emblématique de Joinville-le-Pont dans le Val-de-Marne.
Le principal affluent de la Seine était interdit à la baignade depuis les années 1970.
(AFP/Paris) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.