Une commission d'enquęte judiciaire sur les liens présumés entre personnel politique et crime organisé en Afrique du Sud a commencé ses auditions publiques mercredi. Cette enquęte a été ordonnée par le président Cyril Ramaphosa dans un contexte où la première économie du continent est minée par une criminalité incontrôlée et des scandales de corruption à répétition.
Le premier témoin entendu est Nhlanhla Mkhwanazi, chef de la police régionale de la province du KwaZulu-Natal. Ce responsable policier avait mis le feu aux poudres lors d'une conférence de presse spectaculaire le 6 juillet dernier.
Accusations contre le ministre de la Police
Mkhwanazi avait alors accusé le ministre de la Police Senzo Mchunu d'avoir des liens avec un homme d'affaires sulfureux accusé de corruption et tentative de meurtre. Il l'avait également accusé d'avoir contribué à enterrer plus de 100 enquętes criminelles. Suite à ces accusations, le ministre a été mis en congé par le président.
"Mon but, c'est de montrer que le système judiciaire de lutte contre la criminalité fait, depuis longtemps, l'objet de menaces continues et de sabotage", a déclaré Mkhwanazi à la commission. "Nous pensons qu'il encourt un risque d'effondrement total si rien n'est fait", a ajouté le policier en costume sombre.
Délais et limites de l'enquęte
Un premier rapport d'étape de la commission est attendu dans trois mois, et le rapport final dans six mois. La commission n'a qu'un rôle consultatif et la mise en œuvre de ses recommandations est à la seule discrétion du président Ramaphosa. Cette limitation conduit certains en Afrique du Sud à douter que l'exercice débouche sur de réels changements.
L'audition de Mkhwanazi est prévue pour durer plusieurs jours. Le responsable policier avait spécifiquement accusé le ministre de la police d'avoir reçu de l'argent de l'homme d'affaires Vusimuzi "Cat" Matlala, poursuivi pour blanchiment et tentative de meurtre.
Démantèlement d'une unité spécialisée
Mkhwanazi avait aussi accusé son ministre d'avoir joué un rôle dans le démantèlement d'une unité qu'il dirigeait, spécialisée dans les meurtres d'hommes politiques. Cette unité était réputée d'efficacité contestée. Le ministre a rejeté ces accusations en bloc et doit lui aussi témoigner devant la commission Madlanga, du nom du haut magistrat qui la préside.
Cette commission est censée faire la lumière "sur la criminalité, les interférences politiques et la corruption dans le système judiciaire criminel". Âgé de 67 ans, Senzo Mchunu, issu de l'aile modérée du parti au pouvoir (ANC), était régulièrement présenté par les médias sud-africains comme un candidat potentiel à la succession de Cyril Ramaphosa.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.