Ursula von der Leyen se prépare à affronter un Parlement européen hostile ce mercredi à Strasbourg. La présidente de la Commission européenne doit justifier l'accord commercial conclu avec Donald Trump, qui suscite l'amertume de nombreux eurodéputés.
Cette rentrée s'annonce particulièrement délicate pour la cheffe de l'exécutif européen. Elle présente traditionnellement ses grandes orientations politiques lors de ce "discours sur l'état de l'Union", mais l'ambiance reste tendue plus d'un mois après la poignée de main avec le président américain.
Un accord commercial controversé
L'accord scellé fin juillet prévoit des taxes américaines de 15% avec des exceptions pour certains produits européens comme l'aéronautique. En contrepartie, l'Europe s'engage à acheter massivement de l'énergie américaine et à réduire les taxes sur une série de produits made in USA.
"Tout le monde s'accorde sur le fait que c'est un mauvais deal" qui "traduit la faiblesse de l'Europe", déclare Valérie Hayer, cheffe du groupe centriste. Elle reconnaît néanmoins qu'Ursula von der Leyen avait un "mandat" d'États membres comme l'Allemagne et l'Italie.
Donald Trump multiplie parallèlement les menaces contre la législation européenne sur le numérique. Il a notamment fustigé l'amende géante infligée par la Commission européenne à Google vendredi dernier.
Une Europe perçue comme faible
Plus de la moitié des Européens (52%) ont ressenti de "l'humiliation" avec cet accord, selon un sondage publié dans Le Grand Continent et réalisé par Cluster17 dans cinq pays. Cette perception confirme les critiques formulées au sein des institutions européennes.
"C'est une rentrée difficile. L'Europe est perçue comme assez faible", reconnaît une source au sein de la Commission. Le responsable insiste toutefois que "sur Trump, le juge de paix, ce n'est pas l'accord, c'est l'après. S'il ne respecte pas l'accord, il faudra ętre très dur".
Marina Mesure, membre du groupe de la gauche radicale, anticipe qu'Ursula von der Leyen aura "probablement un ton plus offensif" pour "essayer de faire passer la pilule, de vendre son accord" aux eurodéputés.
Divisions parlementaires sur le vote
Les eurodéputés devront se prononcer dans les semaines qui viennent sur la baisse des taxes européennes prévue dans l'accord. Les positions restent très clivées selon les groupes politiques.
"L'argument selon lequel un mauvais accord vaut mieux que rien du tout est totalement inacceptable", a déclaré mardi Iratxe Garcia Pérez, cheffe du groupe social-démocrate. Les sociaux-démocrates menacent de voter contre tandis que les centristes entretiennent le suspense.
La droite assume un vote favorable malgré ses réticences. Manfred Weber, chef du Parti populaire européen, défend que les droits de douane "ça ne nous fait pas plaisir", mais qu'il faut de la stabilité et s'adapter à la "réalité" voulue par le président américain.
Autres dossiers diplomatiques attendus
Ursula von der Leyen sera également interrogée sur la guerre à Gaza, au lendemain de raids israéliens au Qatar visant des responsables du Hamas. L'Union européenne semble paralysée diplomatiquement face à ses nombreuses divisions.
Les dissonances se manifestent jusqu'au sein de la Commission, où Teresa Ribera a qualifié la situation à Gaza de "génocide". Manfred Weber lui a rétorqué : "Débattre des mots divise l'Europe. Ça ne nous aide pas, ça ne nous apporte pas plus de crédibilité".
Sur l'Ukraine, la présidente ne manquera pas de souligner la mobilisation européenne. Plusieurs pays dont la France et l'Allemagne ont promis des garanties de sécurité à Kiev, tandis que l'UE prépare un 19e paquet de sanctions contre la Russie.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.