Un collectif de neuf avocats a formellement demandé mardi à la procureure générale de Paris d'ouvrir une enquęte disciplinaire contre Nicolas Sarkozy. Inscrit au barreau de Paris depuis 1981, l'ancien président de la République a été définitivement condamné dans deux affaires pénales. Les avocats estiment que ces condamnations portent atteinte «aux principes essentiels» de la profession et remettent en cause son droit à exercer.
Pour Me Jérôme Karsenti, membre du collectif, la situation est claire : «Non, Nicolas Sarkozy ne peut plus incarner la profession, il n'a plus le droit d'ętre avocat». L'avocat rappelle : «On a un code de déontologie qui dit que la probité fait partie de notre fonction». Me Jérôme Giusti a déclaré à l'AFP : «Etre condamné une première fois pénalement, c'est déjà un manquement déontologique. Etre condamné plusieurs fois et que rien ne soit fait... vraiment, c'est affligeant».
Les condamnations de Sarkozy
L'ancien chef d'État a été définitivement condamné dans deux affaires majeures : l'affaire des écoutes, également connue sous le nom de Bismuth, pour corruption et trafic d'influence, et l'affaire Bygmalion concernant le financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012. Membre du cabinet Claude & Sarkozy, rebaptisé Realyze en 2020, depuis près de 40 ans, Sarkozy a exercé la fonction de président de la République de 2007 à 2012.
Procédure disciplinaire possible
Me Christian Charrière-Bournazel, ancien bâtonnier de Paris, explique le processus : «Le bâtonnier peut saisir le conseil de discipline mais aussi le parquet général qui transmet les condamnations pénales définitives à l'ordre pour que ce dernier donne une suite disciplinaire». Les sanctions possibles vont jusqu'à la radiation du barreau, mais aucun texte ne prévoit l'exclusion automatique en cas de condamnation pénale.
L'ancien avocat ajoute toutefois : «La procureure générale se serait de toute façon saisie». Pour lui, «la demande du collectif est peut-ętre plus politique que déontologique».
Plainte précédente en octobre
Ce n'est pas la première démarche du collectif. Les avocats avaient déjà déposé une plainte en octobre dernier pour «outrage à magistrats», après la condamnation de Sarkozy en première instance dans l'affaire libyenne. L'ancien président avait alors déclaré qu'il ne «plierait pas face au mensonge, au complot, à l'insulte» et dénoncé des pratiques «si contraire à l'Etat de droit».
Les avocats rappelaient que le code de déontologie impose «d'une pleine liberté d'expression (...) doit s'abstenir de dénigrer l'État de droit ou de prononcer des propos généraux dégradants sur la justice». Me Jérôme Giusti estime : «Nous considérons que nous sommes victimes en tant qu'avocats. Maintenir Nicolas Sarkozy, c'est porter atteinte au barreau de Paris et à notre profession».
Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).







