Les habitants d'El-Obeid, une ville de près d'un demi-million d'habitants dans le centre du Soudan, vivent dans la terreur d'une offensive imminente des Forces de soutien rapide (FSR). Cette crainte s'intensifie après la prise d'El-Facher le 26 octobre, ville stratégique du Darfour où des témoins ont signalé des viols, enlèvements et massacres.
«Nous avons particulièrement peur en raison de ce qui s'est passé à El-Facher», a déclaré Soaad Ali, une résidente, à l'AFP samedi. Un autre habitant, qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité, a confié à l'AFP : «Nous vivons dans la peur. Les autorités tentent de nous rassurer (...) mais après ce qui s'est passé à Bara, notre peur ne fait que croître.»
Les paramilitaires ont récemment pris le contrôle de Bara et l'armée a intercepté samedi une attaque de drone des FSR visant El-Obeid, qui a fait au moins 40 morts mardi selon l'ONU.
Exode massif et enfants séparés
Plus de 80 000 personnes ont fui El-Facher et ses environs après sa chute. Environ 36 000 autres ont quitté Bara et quatre localités voisines. Mathilde Vu, responsable plaidoyer du Conseil norvégien pour les réfugiés au Soudan, a expliqué à l'AFP que des familles arrivaient avec «des enfants qui ne sont pas les leurs». «Cela signifie que les enfants ont perdu leurs parents en chemin, parce que ceux-ci (...) ont disparu dans ce chaos, ont été détenus, ou encore tués», a-t-elle précisé.
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a mis en garde contre des «préparatifs en vue d'une intensification» des hostilités dans le Kordofan, une région pétrolifère entre le Darfour et Khartoum. Il a constaté que «depuis la prise d'El-Facher, le nombre de victimes civiles, les destructions et les déplacements massifs de population n'ont cessé d'augmenter».
Conditions d'un cessez-le-feu
Minni Minnawi, gouverneur du Darfour, a posté samedi sur X ses exigences pour toute tręve : «La tręve doit ętre précédée du retrait des Janjawids et des mercenaires (noms donnés aux FSR) des hôpitaux et des villes; de la libération des personnes enlevées, notamment des enfants et des femmes; et du retour des déplacés.» Il a averti : «Une tręve sans ces conditions signifierait la division du Soudan.» Les FSR ont annoncé soutenir une proposition de tręve des médiateurs, mais l'armée dirigée par le général Abdel Fattah Al-Burhan n'a pas commenté.
Le conflit, qui oppose l'armée aux paramilitaires depuis avril 2023, a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et créé ce que l'ONU qualifie de plus grande crise humanitaire au monde.
Note : Cet article a été créé avec l'Intelligence Artificielle (IA).

